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Ports fluviaux, ports lagunaires du Rhône et son delta à l'Antiquité : mobilité environnementale et dynamiques géomorphologiques comme contraintes à l'aménagement (Port d'Arles, Fos Saint Gervais, Ulmet)
Claude Vella  2, 1@  , Corinne Landuré  3@  
2 : Centre européen de recherche et d'enseignement de géosciences de l'environnement  (CEREGE)  -  Site web
Aix Marseille Université, INSU, Institut de recherche pour le développement [IRD], CNRS : UMR7330
Europôle Méditerranéen de l'Arbois - Avenue Louis Philibert - BP 80 - 13545 Aix-en-Provence cedex 4 -  France
1 : Aix-Marseille Université  (AMU)  -  Site web
Aix-Marseille Université, Aix Marseille Université
Jardin du Pharo 58, bd Charles Livon 13284 Marseille Cedex 07 -  France
3 : Ministère de la Culture et de la Communication  (MCC)  -  Site web
Ministère de la Culture et de la Communication
3 rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 -  France

Les programmes de recherche géoarchéologiques menés en Camargue ont permis d'établir des cartes de l'occupation du sol et géomorphologiques à l'échelle du delta du Rhône. Ces travaux ont renouvelé la perception du territoire. Les sites qui s'égrainent le long des bras du fleuve connaissent des histoires différentes selon sa dynamique. Alors que les crues successives et l'aggradation des bourrelets alluviaux ne génèrent pas un abandon systématique des sites, les mobilités parfois réduites des chenaux occasionnent abandon et déplacement.
Les rives du Rhône dans la traversée d'Arles connaissent une autre évolution notamment autour du changement d'ère et durant les deux siècles suivant. L'aménagement des berges conduit à une simplification des milieux et une réduction de la largeur du chenal qui se traduit par une augmentation des dynamiques, une hausse de la compétence du fleuve et très probablement des débordements.
Sur le littoral, le port de Fos, les sites d'embouchure comme le site antiquité tardive d'Ulmet ou celui probable de Saint-Ferréol sont soumis au double effet de la mobilité latérale du littoral par les dynamiques sédimentaires (alluvionnement et/ou érosion) et par la mobilité verticale du plan d'eau. Le site de Fos doit faire face successivement à la progradation littorale à l'ouest de la pointe Saint-Gervais durant l'Antiquité, à l'érosion à l'est, ainsi que très probablement aux effets de l'élévation du plan d'eau. Le site de l'Estagnon a révélé d'abord des aménagements d'assainissement recouverts ensuite par une tourbière qui sera finalement ennoyée. Malgré cela le port de Fos perdure.
Plus labile le site d'Ulmet à l'Antiquité tardive connaît quant à lui une durée de vie assez brève. Site de fond de baie, proche d'une embouchure, la progradation littorale d'abord lente à l'Antiquité s'accélère durant l'Antiquité tardive. Les effets de l'élévation continue du plan d'eau nécessitent aussi l'aménagement d'une esplanade qui sera finalement submergée. Enfin, le bras d'Ulmet auquel il est connecté connaît une assez grande mobilité dans son cours inférieur. Ces trois paramètres conduisent très probablement à une plus brève occupation qu'à Fos-sur-Mer.
Même s'il faut rester prudent quant à l'apparente occupation continue de certains sites, très probablement plutôt phasée ou saisonnière, les contraintes géomorphologiques dans l'environnement du delta du Rhône par l'alluvionnement, l'érosion et l'élévation du plan d'eau génèrent des aménagements (remblais, drains d'amphores, enrochements et ouvrages bâtis sur berge) sur les sites dont le maintient est économiquement et géographiquement majeur, d'autres, plus difficilement pérennes ou économiquement et géographiquement de moindre importance ont été abandonnés.



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